Article
20 questions / réponses sur la création d’entreprise
Date de publication : 23.10.25

La création de son entreprise est une aventure passionnante, mais elle soulève de nombreuses interrogations. Voici une sélection de 20 questions essentielles, accompagnées de réponses simples et concrètes pour vous aider à y voir plus clair.
1 – Quel avenir pour les entrepreneurs en France dans le contexte actuel ?
Malgré un environnement économique et politique instable, l’entrepreneuriat reste une voie dynamique et porteuse. On observe une forte croissance des créations d’entreprises, notamment via le statut de micro-entrepreneur, qui représente près des deux tiers des nouvelles structures. Ce phénomène traduit une tendance de fond : les Français souhaitent plus d’autonomie et de flexibilité dans leur vie professionnelle.
Par ailleurs, la reprise et la transmission d’entreprises, ainsi que les franchises, sont en plein essor. Ces modèles offrent des opportunités intéressantes, même dans un contexte incertain, en s’appuyant sur des structures existantes ou des réseaux solides.
2 – Quelles aides sont disponibles pour les porteurs de projets ?
Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics ont pleinement intégré l’importance de soutenir la création et la reprise d’entreprise. Ce sujet est au cœur des politiques économiques, et le budget de l’État reflète cet engagement avec des dispositifs d’aide significatifs.
La principale aide aujourd’hui provient de France Travail, qui propose plusieurs dispositifs aux créateurs et repreneurs d’entreprise. Les personnes ayant cumulé suffisamment de droits peuvent bénéficier :
- Soit d’un maintien partiel de leurs allocations pendant les premiers mois d’activité,
- Soit d’une aide versée en capital, pour renforcer leur trésorerie au démarrage.
Ces dispositifs, qui n’existent pas dans tous les pays, constituent un véritable avantage pour les entrepreneurs français, même si les montants ont récemment été revus à la baisse.
Au-delà de France Travail, il existe une multitude d’aides complémentaires :
- Des aides territoriales, destinées aux zones en difficulté économique, pour encourager l’implantation locale.
- Des aides sectorielles, pour les projets innovants ou relevant de secteurs stratégiques.
- Des avantages fiscaux, notamment lors du recrutement des premiers salariés, avec des exonérations ou réductions de cotisations sociales. Ces avantages peuvent également concerner le dirigeant lui-même.
Face à cette diversité, il est essentiel de bien s’informer. Des portails spécialisés permettent d’identifier les aides disponibles selon le profil du projet, le secteur d’activité ou la localisation géographique.
Enfin, il est important de garder en tête que ces aides doivent être perçues comme un accélérateur, et non comme une condition de réussite. Les fondamentaux du projet doivent rester solides et viables, même en l’absence de soutien financier.
3 – Quelles sont les nouveautés pour les entreprises individuelles ? Et que prévoit la loi sur la facture électronique ?
Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, la loi de finances 2025 n’apporte pas de changements significatifs pour les entreprises individuelles. Les dernières grandes évolutions remontent à la loi de finances 2022, avec deux mesures clés :
- La possibilité d’opter pour le régime des sociétés, une avancée majeure qui permet aux entrepreneurs individuels de bénéficier d’un cadre juridique plus souple.
- La protection du patrimoine personnel, avec une séparation claire entre le patrimoine professionnel (engageable en cas de dettes) et le patrimoine personnel, notamment la résidence principale, désormais protégée.
Ces réformes ont marqué un tournant dans le statut de l’entrepreneur individuel, mais aucune nouvelle mesure n’a été introduite récemment.
Un projet de réforme concernant les micro-entreprises – qui sont juridiquement des entreprises individuelles – visait à abaisser le seuil d’assujettissement à la TVA à 25 000 €, quel que soit le secteur d’activité. Cette mesure, bien que discutée, a été ajournée ou annulée, et n’est pas entrée en vigueur à ce jour.
La réforme de la facturation électronique est l’un des grands chantiers fiscaux en cours. Elle vise à moderniser la gestion de la TVA et à améliorer la traçabilité des transactions.
Voici les étapes clés :
- Dès septembre 2026 : toutes les entreprises devront être capables de recevoir des factures électroniques.
- À partir de septembre 2027 : elles devront également émettre leurs factures au format électronique.
Cette réforme s’appuie sur un réseau de plateformes (publiques et privées) qui permettront de centraliser les données de facturation. L’objectif est de faciliter les déclarations de TVA, qui représentent aujourd’hui la principale source de recettes fiscales de l’État.
Actuellement, la gestion de la TVA reste artisanale pour de nombreuses TPE. La mise en place de la facturation électronique permettra :
- Une comptabilité plus fluide,
- Des déclarations de TVA plus rapides,
- Une meilleure conformité fiscale.
Des pays comme l’Italie ont déjà adopté ce système, et la France suit cette dynamique. Pour les entrepreneurs qui se lancent prochainement, il est fortement recommandé de s’équiper dès maintenant d’outils de facturation compatibles avec les formats électroniques, afin d’anticiper sereinement cette transition.
5 – Que faut-il anticiper lorsque l’on devient associé ?
Lorsqu’on crée une entreprise à plusieurs, il est essentiel de penser au-delà des statuts juridiques. C’est là qu’intervient le pacte d’associés (ou pacte d’actionnaires, selon la forme de la société), un document stratégique qui permet de définir les règles du jeu entre associés.
Contrairement aux statuts, le pacte d’associés n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé. Il permet de :
- Préciser les droits d’information des associés non dirigeants, pour qu’ils puissent suivre la gestion de l’entreprise et exercer un contrôle.
- Définir les modalités de rémunération des dirigeants, notamment dans les cas de répartition équitable (ex. : 50/50 entre deux associés), en précisant ce qui constitue un équivalent temps plein.
- Anticiper les situations sensibles : décès, invalidité, mésentente entre associés… Ces événements peuvent paralyser l’entreprise si rien n’a été prévu.
- Le pacte peut inclure des clauses de sortie forcée, permettant d’écarter un associé en cas de conflit ou de blocage. Il peut aussi fixer les modalités de valorisation de l’entreprise en cas de départ ou de rachat de parts : méthode de calcul, prix de référence, etc.
- Ces éléments sont cruciaux pour éviter les litiges et garantir une continuité sereine de l’activité.
- Le pacte d’associés n’a de sens que si l’on est plusieurs à entreprendre. Et aujourd’hui, de nombreuses créations d’entreprise se font en équipe. C’est une richesse, mais aussi un risque potentiel si les intérêts individuels divergent avec le temps.
- C’est pourquoi il est essentiel de rédiger ce pacte dès le lancement du projet, en complément des statuts, pour poser un cadre clair et anticiper les désaccords.
6 – Comment gérer les absences ou le départ d’un associé ? Existe-t-il des alternatives au rachat des parts ?
Créer ou diriger une entreprise implique de penser à bien plus que la stratégie ou la rentabilité. Il est essentiel d’anticiper les aléas de la vie, notamment en matière de maladie, d’invalidité ou de décès, qui peuvent fragiliser à la fois le dirigeant et la structure.
En cas de maladie ou d’accident, le dirigeant peut être temporairement ou durablement absent. Si la Sécurité sociale prend en charge une partie de ses revenus, cela reste souvent insuffisant pour maintenir son pouvoir d’achat et celui de son foyer.
C’est pourquoi il est crucial de souscrire une prévoyance adaptée, qui couvre les besoins financiers du dirigeant en cas d’arrêt de travail. Cela permet également à l’entreprise de suspendre sa rémunération, évitant ainsi de cumuler les coûts liés à un dirigeant absent et à son éventuel remplaçant.
Certaines entreprises dépendent fortement d’un ou plusieurs dirigeants. En cas d’absence prolongée, cela peut mettre en péril l’activité. L’assurance homme-clé permet à l’entreprise de recevoir un capital pour financer le remplacement du dirigeant concerné, assurer la continuité de l’activité et absorber les éventuelles pertes.
En cas de décès ou d’invalidité d’un associé, la question du rachat de ses parts se pose rapidement. L’assurance croisée permet de financer ce rachat sans mettre en difficulté les autres associés :
- Chaque associé souscrit une assurance sur sa propre tête au bénéfice de l’autre.
- En cas de décès ou d’invalidité, le bénéficiaire reçoit un capital destiné à racheter les parts auprès des héritiers ou du représentant de l’associé concerné.
Ce mécanisme doit être précisément défini dans le pacte d’associés, notamment les conditions de sortie, les modalités de valorisation des parts, et la définition d’une absence prolongée (longue maladie, invalidité, etc.).
Le rachat des parts n’est pas une obligation. Il est possible de conserver un associé inactif (héritier ou dirigeant devenu invalide). Toutefois, cela peut générer des tensions :
- L’associé absent conserve ses droits sur les dividendes et la valorisation des parts.
- Il peut bloquer certaines décisions stratégiques, notamment en cas de désaccord.
C’est pourquoi, dans la pratique, ces situations aboutissent souvent à un rachat des parts pour préserver la gouvernance et la fluidité de l’entreprise.
7 – Quelle est la différence entre auto-entreprise, micro-entreprise et entreprise individuelle ? Quel statut choisir en cas de cumul d’emplois ?
La micro-entreprise
Lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat, l’une des premières questions à se poser est celle du statut juridique. Et c’est souvent là que les confusions commencent, notamment entre micro-entreprise, entreprise individuelle et société. Voici un éclairage pour mieux comprendre les différences et faire le bon choix.
Entreprise individuelle
L’entreprise individuelle est une forme juridique où le dirigeant et l’entreprise ne font qu’un. Cela signifie que le patrimoine personnel et professionnel sont juridiquement liés, même si des réformes récentes ont renforcé la protection du patrimoine personnel.
Deux régimes sont possibles :
- Le régime réel : le dirigeant est imposé sur le bénéfice réel (chiffre d’affaires – charges). Ce modèle nécessite une comptabilité complète.
- Le régime micro-entreprise : il s’agit d’une entreprise individuelle avec un régime simplifié, basé sur :
- Le micro-social : cotisations calculées sur le chiffre d’affaires.
- Le micro-fiscal : impôt sur le revenu également calculé sur le chiffre d’affaires, avec un abattement forfaitaire selon l’activité.
Ce régime est idéal pour démarrer une activité complémentaire (étudiants, retraités, salariés) ou tester un projet. Mais dès que l’activité se développe, il peut devenir moins avantageux, notamment à cause de taux de cotisations élevés sur le chiffre d’affaires brut.
Basculer vers le régime réel ou créer une société
Il est tout à fait possible de commencer en micro-entreprise puis de basculer vers :
- Le régime réel : pour optimiser les charges et cotisations.
- Une société (SARL ou SAS) : pour structurer l’activité, accueillir des associés, ou séparer clairement patrimoine personnel et professionnel.
Société : SARL ou SAS, quelle différence ?
Créer une société permet de mieux organiser l’activité, mais implique des choix importants :
- SARL : le dirigeant est généralement Travailleur Non Salarié (TNS). Ce statut peut être contraignant en cas de cumul avec un emploi salarié, car il génère des cotisations sociales parfois peu optimisées.
- SAS : le dirigeant est assimilé salarié, ce qui permet une harmonie de statut social en cas de cumul d’activités. La rémunération peut aussi se faire via des dividendes, ce qui peut être plus souple selon les objectifs.
Ce choix est particulièrement pertinent pour les entrepreneurs qui conservent une activité salariée principale et souhaitent développer un projet en parallèle.
8 – Le portage salarial : bonne ou mauvaise solution pour démarrer ?
Lorsqu’on envisage de se lancer dans l’entrepreneuriat, il n’est pas toujours évident de choisir le bon statut dès le départ. Entre entreprise individuelle, société ou portage salarial, chaque option présente des avantages selon le profil et les objectifs du porteur de projet. Il est important de rappeler que chaque entrepreneur est un cas particulier. Ce qui convient à l’un ne conviendra pas forcément à l’autre. Le choix du statut juridique doit donc être personnalisé, en fonction de la situation professionnelle, familiale et financière de chacun.
Le portage salarial est une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent tester leur activité sans quitter complètement le salariat. Le principe est simple :
- L’entrepreneur travaille pour un client, mais c’est l’entreprise de portage qui facture ce client.
- Elle encaisse les revenus, prélève des frais de gestion, puis reverse le reste sous forme de bulletin de salaire à l’entrepreneur.
Ce modèle permet de conserver un statut salarié, avec les avantages sociaux associés (sécurité sociale, retraite, assurance chômage), tout en développant une activité indépendante.
Le portage salarial est particulièrement adapté dans les cas suivants :
- Phase de test d’un projet entrepreneurial.
- Activité complémentaire à un emploi salarié, à des études ou à la retraite.
- Manque de visibilité sur le potentiel de chiffre d’affaires ou la pérennité du projet.
C’est une solution souvent utilisée dans les secteurs du conseil, de la formation ou du freelancing, où les missions sont ponctuelles et les revenus variables.
9 – Quel statut choisir pour une entreprise unipersonnelle : EURL, SASU ou EI ?
Le choix du statut juridique est une étape cruciale dans la création d’entreprise. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne dépend pas uniquement de la situation personnelle du porteur de projet. Plusieurs critères doivent être analysés pour faire un choix éclairé et adapté à son activité.
La première question à se poser est : quelle est la typologie de mon activité ?
- Une activité libérale ou de santé est généralement plus stable et moins risquée.
- Une activité commerciale ou innovante peut nécessiter des investissements importants et présenter une incertitude sur le chiffre d’affaires.
Si l’activité est risquée ou demande des fonds, une société (SARL ou SAS) sera souvent plus adaptée qu’une micro-entreprise.
La présence d’associés
L’entreprise individuelle ne permet pas d’avoir des associés. Il faudra donc créer une société pour structurer la répartition des parts et des responsabilités.
La situation fiscale et les revenus attendus
Il est essentiel d’analyser :
- Les revenus actuels et ceux espérés via l’activité.
- Le régime fiscal le plus avantageux :
- Impôt sur le revenu via l’entreprise individuelle.
- Impôt sur les sociétés via une SARL ou SAS, avec une fiscalité distincte entre l’entreprise et le dirigeant.
Ce choix permet de mieux piloter les charges sociales et fiscales, et d’optimiser la rémunération.
La protection du patrimoine
Si l’ activité présente un risque financier important, il est préférable de séparer le patrimoine personnel du patrimoine professionnel.
La création d’une société permet de limiter la responsabilité au montant du capital social, contrairement à l’entreprise individuelle.
L’état de santé du dirigeant
Le statut social du dirigeant dépend du type de structure :
- En SARL, le gérant est Travailleur Non Salarié (TNS) : cotisations sociales moins élevées, mais couverture prévoyance individuelle.
- En SAS, le président est assimilé salarié : cotisations plus élevées, mais meilleure protection sociale.
S’il existe des antécédents médicaux ou des besoins spécifiques en prévoyance, le statut assimilé salarié peut être plus sécurisant.
La situation vis-à-vis de France Travail
Le traitement des aides par France Travail varie selon le statut juridique et social du dirigeant.
Certaines aides sont réservées aux créateurs en entreprise individuelle, d’autres sont accessibles en société, mais avec des conditions spécifiques.
10 – Comment minimiser les coûts de création ?
Lorsqu’on démarre un projet entrepreneurial, la question des frais de lancement revient souvent : faut-il les réduire au maximum pour limiter les risques ? La réponse est plus nuancée. Il ne s’agit pas de minimiser à tout prix, mais plutôt de dimensionner les dépenses en fonction du projet.
Prenons un exemple concret : si l’étude de marché montre que le chiffre d’affaires de la première année sera modeste, il est logique de limiter les frais commerciaux pour préserver la trésorerie. Cela permet de couvrir les charges essentielles et de dégager une rémunération viable pour le dirigeant.
Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse : faire tout au rabais peut nuire à la qualité du produit ou du service, et donc à la pérennité du projet.
Les statistiques montrent que les entreprises qui investissent davantage au démarrage sont souvent plus pérennes. Pourquoi ? Parce que l’enjeu est plus fort, l’engagement est plus profond, et les moyens mis en œuvre sont plus adaptés aux ambitions du projet.
Par exemple, un artisan qui investit dans du matériel performant pourra mieux répondre aux attentes de ses clients et développer son activité plus rapidement.
Il existe aujourd’hui de nombreux services en ligne pour créer son entreprise à moindre coût. Mais il faut rester vigilant, surtout lorsqu’on est associé avec quelqu’un. La création d’entreprise est un travail sur mesure, qui doit prendre en compte :
- La répartition du capital,
- Les clauses d’entente entre associés,
- Les risques juridiques et financiers.
Un accompagnement personnalisé permet d’éviter des erreurs coûteuses et de protéger l’entreprise dès le départ.
11 – Quel statut choisir pour limiter les frais sur ma rémunération ? Quelle couverture sociale prévoir ?
Le statut de Travailleur Non Salarié (TNS), souvent choisi par les gérants majoritaires de SARL, est moins coûteux que le statut assimilé salarié (président de SAS), avec une économie de 15 à 20 % sur les cotisations sociales.
Mais cette économie s’accompagne d’une protection sociale plus faible. Il est donc essentiel de souscrire à des complémentaires :
- Prévoyance : pour compenser une éventuelle perte de revenus.
- Mutuelle santé : pour couvrir les frais médicaux.
- Retraite complémentaire : pour améliorer la pension future.
Même avec ces compléments, le statut TNS reste plus avantageux financièrement, tout en demandant une vigilance sur la couverture sociale.
12 – Reprendre les parts de l’EARL familiale ou créer sa propre structure ?
La reprise est souvent plus avantageuse :
- Moins coûteuse (matériel déjà amorti).
- Plus rapide (clientèle existante, salariés formés).
- Statistiquement plus pérenne.
Dans un cadre familial, la reprise permet aussi de préserver l’héritage et de capitaliser sur l’expérience acquise. Il est toutefois essentiel de bien évaluer la structure existante avant de s’engager.
13 – Quelles sont les étapes et les documents nécessaires pour créer une SASU ?
Voici les principales étapes :
- Rédaction des statuts.
- Ouverture d’un compte bancaire pour déposer le capital.
- Vérification du nom commercial (disponibilité, propriété intellectuelle).
- Choix du siège social (domiciliation, bail, etc.).
- Vérification des diplômes ou autorisations si l’activité est réglementée.
- Dépôt du dossier d’immatriculation sur le site du guichet unique.
Attention : les formalités sont de plus en plus complexes. Un accompagnement est souvent utile.
14 – Est-il pertinent de créer une SNC pour une activité de location meublée ?
La SNC (Société en Nom Collectif) est rarement recommandée pour la location meublée :
- Elle engage la responsabilité personnelle des associés.
- Elle génère des cotisations sociales même sans activité.
- Elle est fiscalement moins avantageuse que l’entreprise individuelle ou la SARL de famille.
Pour une activité en solo ou en couple, l’entreprise individuelle au régime réel est souvent plus adaptée.
15 – Quels sont les pièges à éviter avant de se lancer en freelance ?
Le terme « freelance » recouvre plusieurs statuts : micro-entreprise, entreprise individuelle, société, portage salarial…
Le piège principal est de choisir un statut sans avoir réalisé de prévisionnel financier. Ce document permet d’évaluer le chiffre d’affaires, les charges, et donc de choisir la forme juridique la plus adaptée.
Il est aussi important de bien définir son offre, son positionnement et ses objectifs avant de se lancer.
16 – Quel statut choisir pour entreprendre seul dans le e-commerce ?
Tout dépend du volume d’activité :
- Pour un complément de revenu, la micro-entreprise est idéale.
- Pour une activité à temps plein avec des investissements (stock, importation, logistique), une société (SAS ou SARL) est préférable.
Là encore, le prévisionnel financier est indispensable pour faire le bon choix.
17 – Quel statut choisir pour une holding de reprise ?
La holding est une société créée pour racheter une autre entreprise. Trois options existent :
- Société civile : déconseillée car elle ne peut pas facturer et engage le patrimoine personnel.
- SAS : adaptée si le dirigeant ne se rémunère pas via la holding.
- SARL : souvent le meilleur choix. Elle permet de facturer des redevances, rémunérer le dirigeant, et bénéficier du taux réduit d’impôt sur les sociétés.
En reprise d’entreprise, le duo SARL holding + SAS filiale est souvent le plus efficace et sécurisé.
18 – Fiscalité de la holding : TVA, redevances, dividendes… Que faut-il savoir ?
Une holding active (qui facture des prestations à sa filiale) peut récupérer la TVA sur ses dépenses. Elle peut aussi bénéficier du taux réduit d’impôt sur les sociétés.
Les redevances permettent de rémunérer le travail du dirigeant. Les dividendes, versés après impôt, servent souvent à rembourser un emprunt de reprise.
Il est conseillé de combiner les deux, selon les besoins et la stratégie fiscale.
19 – Quelle forme juridique pour un artisan en fabrication de jouets en bois ?
Avec un atelier en construction, il y a un besoin d’investissement important. Une société (SARL ou SAS) est donc recommandée pour :
- Protéger le patrimoine personnel.
- Optimiser la fiscalité.
- Faciliter les emprunts.
La SARL est souvent privilégiée pour sa souplesse et son coût social réduit. Mais le choix final dépend du prévisionnel et de la situation personnelle.
20 – Comment choisir le bon statut juridique ?
Il n’existe pas de statut « idéal » universel. Le bon choix dépend de plusieurs facteurs :
- Nature de l’activité.
- Niveau d’investissement.
- Situation personnelle.
- Objectifs à court et long terme.
Le prévisionnel financier reste l’outil clé pour orienter ce choix. Il permet de simuler les revenus, les charges, et d’identifier le statut le plus adapté.

À propos de L'auteur

Sylvère Brost
Directeur du développement
Depuis 2014, Sylvère est spécialisé dans l’accompagnement à la création ou à la reprise d’entreprise chez In Extenso Création Reprise.

Victor Joulin
Manager Juridique
Victor est Manager juridique au sein de la région des Pays de la Loire. Il accompagne les créateurs et dirigeants d’entreprise dans le développement, la gestion et la transmission de leur activité.
Vous avez aimé cet article, vous avez une question ? Laissez un commentaire