Checklist
Financer son projet de création d’entreprise sans passer par les banques, c’est possible ?
Date de publication : 13.09.19
La création d’entreprise implique de réunir les fonds nécessaires au lancement et à la pérennisation de l’activité. Le prêt bancaire est une solution de financement très largement sollicitée par les créateurs d’entreprise. Toutefois, selon les caractéristiques de votre projet, vos ambitions et votre situation personnelle, plusieurs options complémentaires vous permettront de boucler le financement de votre projet, sans passer par les organismes bancaires. Crowdfunding, subventions, concours,… les solutions alternatives sont multiples.
L’apport personnel : un point de départ inévitable
Le premier pourvoyeur de fonds, c’est vous ! C’est votre apport personnel qui vous permettra de faire face aux premières dépenses liées à votre projet : frais administratifs, de transport, de recherche, etc. L’apport personnel concerne les dépenses liées au lancement et non au fonctionnement de votre structure, et il constitue le levier pour décrocher d’autres financements.
Les sommes que vous pouvez apporter dans votre entreprise en vue de constituer votre apport personnel sont :
- vos économies personnelles
- les livrets d’épargne : livret A, livret jeune, livret d’épargne populaire (LEP), livret de développement durable et solidaire (LLDS), compte épargne logement
- les plans d’épargne salariale et/ou d’épargne collectif (PEE, PERCO, PEI), pour lesquels il existe des possibilités de déblocage anticipé en cas de création/reprise par un salarié ou son conjoint.
- l’Aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce) : elle est versée aux demandeurs d’emploi qui perçoivent l’allocation d’aide au retour à l’emploi (Are) et qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise et correspond à 45% du solde de leurs droits à l’assurance chômage (versée en deux fois : à la création de l’entreprise, puis 6 mois après).
- la « love money » : les fonds collectés auprès de votre famille et vos amis, sous forme d’une donation ou d’une prise de participation au capital.
Les dons de sommes d’argent effectuées au profit notamment d’un enfant ou d’un petit-enfant sont exonérés de droits de mutation dans la limite de 31 865 euros tous les 15 ans. Une prise de participation au capital de votre entreprise offre à la personne qui la réalise un avantage fiscal sous forme de réduction d’impôt sur le revenu.
Quelles solutions pour compléter vos capitaux de départ ?
Le prêt d’honneur
Il s’agit d’un prêt sans garantie ni caution personnelle, à taux zéro et sans intérêt, inscrit en fonds propres. Le prêt d’honneur s’obtient après sélection et passage devant un jury de professionnels composé de chefs d’entreprises et d’experts locaux. S’il vous est accordé, le prêt confortera la solidité financière et la crédibilité de votre projet, et vous bénéficierez d’un parrainage par un chef d’entreprise. Obligatoirement couplé avec un prêt bancaire, le prêt d’honneur peut atteindre un montant de 90 000 euros pour les projets innovants. Deux réseaux nationaux accordent des prêts d’honneur aux créateurs : Initiative France et Réseau Entreprendre.
Le financement participatif
Le crowdfunding, ou financement participatif, met en relation des porteurs de projet avec des particuliers en vue de financer un projet sur une plateforme en ligne dédiée. Le crowdfunding permet de financer différents types de projets : création ou développement d’entreprise, associatifs, artistiques, environnementaux, etc.
Le crowdfunding peut prendre différentes formes :
- Le don : des personnes investissent parce qu’elles croient au projet, et
n’attendent rien en retour. Le don se fait avec ou sans contrepartie ou avec la
mise en place de pré-vente/pré-commande. C’est la pratique idéale pour tester
son marché et l’intérêt du public. - Le prêt : les investisseurs reçoivent leur remboursement sans intérêt, ou avec
intérêt sans caution ni garantie. Il permet généralement de financer les
dépenses que les banques ne prennent pas en compte. - L’équity-crowdfunding ou financement participatif en capital :
il s’agit de faire entrer de nouveaux investisseurs au capital de l’entreprise
en échange d’actions.
Le crowdfunding permet non seulement de récolter rapidement des fonds, mais il présente également l’avantage de tester l’idée et de mesurer l’engouement qui naît autour du projet à travers les dons, les avis, les conseils, etc.
Pour aller plus loin : Crowdfunding, on finance ensemble ?
Le microcrédit de l’Adie
Le microcrédit s’adresse aux porteurs de petits projets ne présentant pas de garanties suffisantes et rencontrant des difficultés d’accès aux financements bancaires. L’objectif : leur de faire émerger ou de pérenniser leur propre emploi, et assurer un accompagnement à la création d’entreprise : assistance dans les démarches administratives, aide à la maîtrise des coûts,…
L’Adie finance tout type d’activité professionnelle jusqu’à 10 000 euros. Aucun apport minimum n’est exigé pour accéder à un microcrédit de l’Adie, l’organisme décide de l’octroi des prêts selon :
- le porteur de projet : motivation, compétences, expériences,…
- le projet : potentiel de clientèle, implantation, chiffre d’affaires prévisionnel,…
- la capacité de remboursement du porteur de projet.
Les aides publiques
Il existe plusieurs aides publiques pour la création ou le développement de l’entreprise. Elles proviennent directement de l’Etat, des régions ou des communes, ou encore d’établissements publics : subventions directes, crédits d’impôt, avances remboursables, préfinancements,…
Des subventions peuvent être accordées au niveau national pour certains profils d’entrepreneurs (par exemple Cap Jeunes), ou pour des projets innovants comme la Bourse French Tech, le dispositif PRI ou AFI par exemple. Certaines collectivités territoriales proposent également des dispositifs régionaux ou locaux pour encourager la création d’entreprises sur leur territoire.
Les concours
Participer à des concours nationaux ou régionaux peut vous permettre, au-delà des dotations financières, de vous faire connaître, de vous entraîner à présenter votre entreprise et de rencontrer des partenaires. Organisés par des associations, des fondations ou des écoles ou d’autres d’organismes, ces concours sont parfois destinés à des publics spécifiques (femmes entrepreneurs, jeunes, concours régionaux…) ou des secteurs définis (numérique, écologie, commerce, économie sociale et solidaire…).
Les business angels
Les business angels sont des personnes physiques, souvent anciens cadres supérieurs ou entrepreneurs, qui souhaitent investir une partie de leur patrimoine financier dans des sociétés innovantes et/ou à fort potentiel de croissance. Ils apportent également leurs conseils, leurs compétences, et leur réseau pour aider votre entreprise à percer sur son marché.
A découvrir : Infographie – Les 10 étapes clés de la création d’entreprise
Vous faire accompagner par des spécialistes comme nos conseillers In Extenso Création Reprise est aussi une garantie supplémentaire : ils vous aideront à évaluer vos besoins en financement, comprendre les notions essentielles et construire un business plan complet. L’objectif : sécuriser le lancement de l’activité et crédibiliser votre dossier pour faciliter l’obtention de financements. De plus, un spécialiste saura identifier avec vous les meilleurs dispositifs de financement possibles en fonction de votre activité et de votre situation.
A propos de L'auteur
Emeline Pompey
Conseillère In Extenso Création Reprise
En tant que conseillère en création et reprise d’entreprise, Emeline guide et conseille les porteurs de projet dans la création et gestion quotidienne de leur entreprise.
Vous avez aimé cet article, vous avez une question ? Laissez un commentaire