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Cookies et confiance des internautes : l’enjeu financier des acteurs du web

Date de publication : 23.09.21

DigitalGestion | PilotageJuridique

L’usage du numérique s’est accéléré de manière exponentielle et ce, grâce à (ou à cause de ?) la crise sanitaire. Les Français, comme l’indiquent les baromètres 2021 (ACSEL et CREDOC ) sur l’usage et la confiance du numérique, utilisent davantage le numérique pour toutes sortes d’activités, qu’elles soient d’ordre virtuel ou associées à des activités plus concrètes et pragmatiques. Quelques chiffres assez parlants : 76 % des internautes ont acheté des produits en ligne, soit une hausse de 14 points (baromètre CREDOC) par rapport à 2019.

ACSEL, quant à lui, indique que 78 % des internautes ont augmenté, pendant la crise sanitaire, leurs achats en ligne auprès des commerces de proximité dont 27 % sur leur site internet. 78 % des personnes interrogées envisagent de conserver ces pratiques après la crise.

A la lecture des deux études, il s’avère que la confiance apparaît comme un élément-clé du développement du marché du web et qu’elle s’est améliorée avec l’utilisation croissante du numérique. Néanmoins, la peur liée à la mauvaise protection des données à caractère personnel semble être un frein majeur à cette consommation virtuelle. En effet, toujours selon l’étude ACSEL, 80 % des internautes refusent la collecte de leurs données personnelles. Comment ? En effaçant les cookies, leurs historiques de navigation et en bloquant les publicités. Régulièrement et quasi-unanimement, ils demandent la suppression de leurs données passé un délai plus ou moins long.

Si l’on en croit ces deux études, le développement du commerce en ligne, quelle que soit la taille ou le secteur de l’entreprise, s’avère incontournable. Si l’entreprise souhaite se développer commercialement en utilisant ce canal de vente, il devient essentiel d’y véhiculer une image rassurante en protégeant de manière concrète les données personnelles de ses internautes. Cette protection ne peut être efficace que si l’entreprise vérifie avec précision que son site internet est conforme au règlement général sur la protection des données personnelles et aux recommandations de la CNIL, principal acteur de référence et de confiance.

La CNIL a engagé depuis janvier 2021 une démarche relativement offensive sur la conformité des sites internet à la réglementation cookies. Depuis 2020, la CNIL a effectué le contrôle de près d’un millier de sites internet, acteurs majeurs publics et privés de l’économie numérique. Elle a également adressé plus de 138 550 000 € d’amendes pour non-conformité des sites en matière de gestion des cookies et de collecte des consentements en ligne.

Des coups de pression orchestrés par la CNIL et ce, à intervalles réguliers, viennent appuyer les mises en demeure de près de 40 acteurs majeurs du Net. En matière de conformité à la réglementation cookies, une échéance a été communiquée en amont de nouveaux contrôles: les sites web avaient jusqu’au 06/09/2021 pour se mettre en conformité.

A lire : Méthode ABC et optimisation de la marge, quels sont les liens ?

Cookies et confiance des internautes : Qui est concerné par ces mises en demeure ?
Votre site web est-il conforme à la règlementation cookies ?

Qui est concerné par ces mises en demeure ?

« Sont notamment concernés, quatre plateformes majeures de l’économie numérique, six sociétés de vente en ligne de biens de grande consommation, deux acteurs majeurs du tourisme en ligne, trois acteurs majeurs du secteur bancaire, deux importantes collectivités locales et deux services publics en ligne […] ».

Pour la CNIL, la menace du bâton n’a pas pour fonction unique de faire peur. Elle souhaite inciter clairement les acteurs du numérique à répondre aux besoins exprimés par les internautes, de renforcer la confiance et ainsi d’accroître les transactions sur ce marché dans un cadre vertueux.

Combiner performance et respect des droits des personnes est possible à condition d’ouvrir ces perspectives à des alternatives au « tout gratuit si tu es le produit », c’est-à-dire à la monétisation des données personnelles.

A propos de L'auteur

Tiffany DUMAS

Déléguée à la protection des données

Avocat en droit de la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies chez In Extenso Avocats, expert RGPD, DPO et membre du groupe de travail sur les cookies et l’e-marketing auprès de la CNIL

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